jeudi 26 novembre 2015

En avant-première !!

Ci-dessous, un extrait du texte de Marilyn Mattei, Fake, que nous jouerons donc juste avant le Préjugé vaincu ...


LUNDI

CDI
THEO/LENA/LE RAT

L'un en face de l'autre, derrière un livre
Le rat à son bureau. Journal dans les mains. Il lit

THEO- T'es une fille ta mère flippe. C'est normal. Je comprends.
LENA- Qu'est-ce que ça veut dire ça ?
LE RAT- « Une agression dans le métro. Un homme qui se frotte. Un enlèvement. Une fugue. Un suicide raté. Une adolescente qui pose nue. Une endoctrinée. Une crucifixion. Une sexe tape. »
THEO- Je suis ta mère moi je t'enferme.
LENA- Tu m'enfermes ?
THEO- Avec tout ce qu'on raconte par amour je ferais ça. Je garderais la clef sur moi, genre cachée dans mon box, pour plus que tu sortes.
LENA- C'est tout ce que t'as à me dire ?
THEO- C'est déjà bien.
LENA- Je t'ai dit non.
THEO- J'ai entendu
LENA- Ça te fait rien ?
THEO- Ça me fait pas rien, je comprends.
LENA- Ça te fait quoi que je te dise non.
THEO- Tu me dis que c'est mort pas possible nope tu me dis non tu me dis non.
LENA-  T'as pas envie de tout casser ?
THEO- Hein ?
LENA- Poser une bombe chez moi ?
THEO- Non
LENA- Taper sur quelqu'un ?
THEO- Non
LENA- T'as pas de black-out ?
THEO- Non
LENA- T'avais pas envie.
THEO- Sûr que j'avais envie.
LENA- Quand on a envie et que ça se fait pas on a les nerfs en sac de nœuds.
THEO- J'ai pas les nerfs. Tu me dis non je vais pas te forcer. Tu voudrais.
LENA- Je voudrais quoi ?
THEO- Que je te force. Tu me dis « non » et moi je dis : « tu me dis non je te jette »Tu veux ça ?
LENA- Non
THEO- Voilà
(Le Rat passe. Range le journal. En choisit un autre. Il regarde le couple. Sourit. Théo et Léna font de même. Il retourne s’asseoir.)
LENA- Et maintenant t'as envie
THEO- Envie d'quoi ?
LENA- You and me, se voir, samedi.
THEO- Tu viens de dire non ça change quoi que j'aie envie ou pas.
LENA- Les messages d'hier c'est du rien.
THEO- C'est pas du rien je le pense.
LENA- « Et je déchire les draps en pensant à toi »
THEO- J'étais chaud.
LENA- La nuit tu fais ça toi ?
THEO- Pas vraiment mais-
LENA- Pas vraiment quoi ?
THEO- C'est une image.
LENA- C'est pas pour de vrai alors.
THEO- Si. Enfin, je veux dire, les draps OK je les déchire pas.
LENA- Donc c'est pour de faux.
THEO- Non c'est pas-
LENA- Combien de temps ça fait qu'on se prévoit notre samedi rien que tous les deux ?
THEO- Deux mois 61 jours 1464 heures 87840 minutes 5270400 secondes
LENA- Si j'étais toi, un mec, et que tu me disais non moi je casserais tout. Je ferais une bombe artisanale et je la mettrais devant ta porte.
THEO- Faire des bombes je sais pas faire. Mais je peux, je veux dire, casser, tout casser, si tu veux je le fais, ça me plaît pas, pas du tout mais je peux, pour toi.
LENA- Laisse tomber.
THEO- Vraiment je peux. Dis-moi. Je casse quoi ? La fenêtre
LENA- Tu vas te faire mal.
THEO- C'est pas grave tu veux tu me dis je fais.
LENA- Oublie.
(Pause)
LENA- J'ai envie de te voir.
THEO- Moi aussi j'ai envie de te voir.
LENA- J'ai très envie de te voir.
THEO- J'ai très très envie moi aussi de te voir.
LENA- Il faut qu'on se voie
THEO- Tu viens de me dire que c'était pas possible.
LENA-  Pour chez toi.  Mais chez Mina, on peut. Elle est cool.
THEO- Qui ?
LENA- Mina
THEO- C'est qui ?
LENA- My best.
THEO- Je vois pas.
LENA- Elle est toujours avec moi.
THEO- Elle ressemble à quoi?
LENA- Laisse tomber.
(Pause)
THEO- Donc pas chez moi.
LENA- Pas chez toi. Chez elle.
THEO- Mais chez moi c'est chez moi. Chez elle c'est chez elle. Moi j'avais dit chez moi pas chez elle. Si c'est chez elle c'est pas chez moi.  Si c'est chez elle que c'est pas chez moi on est  pas chez moi donc on est chez elle donc on est pas deux. On est trois
LENA- Donc ?
THEO- C'est pas ça qu'on s'était dit.
LENA- T'as pas envie d'être avec moi.
THEO- Être avec toi c'est à deux, pas à trois.
LENA- Être ensemble t'as pas envie.
THEO- Ensemble c'est à deux, pas à trois.
LENA- Toi et moi + Mina c'est mieux que du rien.
THEO- Toi et moi + Mina c'est du rien.
LENA- C'est mieux que pas se voir du tout.
THEO- C'est du rien. Parce qu'elle sait pas que toi et moi et si elle sait pas, parce qu'elle sait pas, on s'est dit ça Léna, que c'est juste toi et moi, les autres on se les raye parce que ça cause et ça raconte des trucs, donc, si elle sait pas que toi et moi on-
LENA- Elle sait pas.
THEO- Y aura rien.
(Pause)
LENA- Alors, next.
THEO- J'ai pas dit ça.
LENA- C'est pas une question.
THEO- Quoi ?
LENA- On peut pas se voir on peut pas se voir. Tout le monde fait ça. Se voir c'est normal. Alors si on peut pas
THEO- On peut se voir.
LENA- L'angoisse de ma mère.
THEO- Ça empêche pas de se voir.
LENA- Tu vois bien que ça empêche.
THEO- Là, on se voit.
LENA- Et pourtant.
THEO- Pourtant quoi ?
LENA- On est pas deux. On est trois.
(Le rat passe. Range le journal. En choisit un autre. Regarde le couple. Sourit. Théo et Léna font de même. Il retourne s'asseoir.)
THEO- Elle est cool tu dis.
LENA- Super cool.
THEO- Cool cool.
LENA- Y a pas plus cool qu'elle.
THEO- Donc elle dira oui.
LENA- Elle dira oui.
THEO- Faudra inventer un truc pour-
LENA- C'est tout prévu.
THEO- OK.
LENA- OK ?
THEO- OK.
(Pause)
THEO- Kiss.
LENA- Là ?
THEO- Allez.
LENA- Mais il nous-
THEO- Ça cause pas un rat.
LENA- On sait jamais.
THEO- Derrière le bouquin.
LENA- Si on nous-
THEO- Tu veux tu veux pas tu veux ?
LENA- Je veux.
THEO- Alors ?
(Baiser. Mina rentre)
( Le rat rit. Se rend compte que ce n'est pas drôle. Il s'arrête brutalement.)
LE RAT- J'ai rien vu


Notre deuxième et dernière résidence d'écriture a eu lieu 
à Reims, au collège Maryse Bastié, 
du 16 au 20 novembre !

Accueillies chaleureusement par l'association Nova Villa (festival Méli'mômes) et l'équipe du collège, nous avons passé une semaine à finaliser le texte et à proposer des ateliers d'écriture et de jeu à une classe de troisième emmenée par Mme Diebold, professeure de français.



Ci-dessous, quelques extraits des écrits des élèves ...

Acrostiches sur le mot "préjugés" :

Pourquoi je suis en train de lire ?
Regarde ce que j'écris
Elle dit que je suis un élève indiscipliné
Je trouve pas ça vrai
Un peu quand même
Gueule comme tu veux
Elle va se calmer
Sors de la classe

Pourquoi tu cries ?
Regarde le chat
Et il court sur deux pattes
Je suis petit
Utilise tes doigts
Garde tes problèmes pour toi
Essaie de te gratter
Suis mes empreintes

Pourquoi tu pleures ?
Reviens vers moi
Ecoute-moi
Je t'écouterais aussi
Utilise tes mouchoirs et parle
Grand comme tu es tu devrais en parler
Et cesse de te renfermer sur toi-même
Sois toi-même

Papa je t'aime
Rien n'égale ma maman
Ecoutez vos parents
Jugez personne
Une vie on en a qu'une
Gros bisous
Et puis
Soeurette fais pas de bêtises

Pleure pas !
Réagis à ce que je te dis !
Eloigne-toi
Joue moins aux jeux vidéos
Utilise ton cœur, pas ta violence
Gagne cette manche
Ecoute les consignes
Souris plus



Autoportraits :

Il s'appelle Lucas
Il vit à Reims
Il a 14 ans
Il est au collège Maryse-Bastié
Il fait du judo
Il a une porche Cayenne
Il a un hélicoptère sur le toit de chez lui

Elle s'appelle Sullie, elle a 14 ans, et elle va au collège Maryse-Bastié.
Elle habite à Reims. Elle a un chat roux et blanc, elle s'appelle Minouche.
Elle est en 3ème. Elle rigole bien. Timide devant les autres. Elle déteste les gens qui parlent pour rien dire. Elle adore les maths.

Il s'appelle Jean-Claude, il a 31 ans, il est roux aux yeux verts. Son métier est pizzaiolo mais son restaurant a fait faillite. Maintenant il est au chômage.

Elle s'appelle Angéla, elle a 15 ans. Elle aime les chats mais pas les chiens. Elle vient du Congo mais elle habite en France. Elle aime le Liban, elle aimerait y aller. Elle aime le chocolat. Elle aime le full-contact.

Il s'appelle Sofiane
Il a 15 ans
Il habite à Reims
Il rêve de dormir

Il s'appelle Jules
Il vit à Reims
Il a 14 ans
Il aime jouer à la console
Il a un frère plus vieux qui s'appelle Alexandre

Elle s'appelle Fanny, elle à 14 ans. Elle est en classe de 3ème. Elle habite sur Reims. Elle a des animaux de compagnie. Sa petite sœur a 10 ans. Elle a déjà été dans des pays étrangers. Elle est l’héroïne du livre de Marcel Pagnol. Elle fait du sport extrascolaire.


Elle s'appelle Léna. Elle a 14 ans. Elle est plutôt timide. Elle apprécie le théâtre. Elle aime rire mais sait être sérieuse. Elle aime faire de nouvelles rencontres et apprendre de nouvelles choses. Elle aime pas tellement lire mais regarder du théâtre ne la dérange pas. Elle aime passer du temps avec ses amis et sa famille. Elle sait pas trop quoi dire mais elle se prête au jeu. Elle aimerait bien qu'une personne écrive une histoire et qu'elle soit le personnage principal. Elle est un peu perdue face à ce qu'il se passe en ce moment et bouleversée. Elle aime le sport. Elle fait de la boxe. Elle déteste perdre.


Merci à tous et notamment à Charlotte, de Nova Villa...

Marilyn Mattei et Marie Normand

mercredi 28 octobre 2015

La première résidence des Préjugés a eu lieu !!

La première résidence d’écriture des Préjugés a eu lieu du 17 au 24 octobre 2015 pendant une colonie de la CCAS (caisse centrale des activités sociales du personnel de l’énergie). Cette colo se déroulait à Willer-sur-Thur (Haut-Rhin), avait pour thème « Théâtre et musique électro » et rassemblait 8 jeunes entre 15 et 17 ans.

Marilyn Mattei (auteure) et moi-même, Marie Normand (metteure en scène), avons donc bénéficié d’un espace de travail et de la proximité des 8 jeunes pendant une semaine, et avons donné deux ateliers d’écriture et deux ateliers de jeu, centrés autour des relations garçons-filles et des préjugés.

Nous avons bien avancé (surtout Marilyn !) sur le texte qui est presque fini. C’était très drôle de se retrouver « en colo », avec des adolescents très chouettes (7 filles et un garçon) et une équipe d’animateurs très motivée. Lors de la dernière séance, nous avons proposé deux extraits du texte de Marilyn, en cours d’écriture, aux jeunes de la colo, qui les ont lus puis les ont joués, avec très peu de préparation. Ils ont fait la même chose avec deux de leurs propres textes issus des ateliers d’écriture de la semaine. Nous avons été très contentes de leurs réactions face au texte de Marilyn, qu’ils ont trouvé « juste » et « proches d’eux » notamment.

Merci donc à Marine, Maëlle, Léa, Elise, Cécile, Léa, Arthur et Chloé d’avoir été nos cobayes pour cette première confrontation du texte avec des « vrais » adolescents!

Vous trouverez ci-dessous des extraits des textes qu’ils ont écrits durant les ateliers. Merci à eux de nous avoir donné l’autorisation de les publier sur ce blog. N’hésitez pas à revenir souvent pour connaître l’évolution des répétitions en textes et en photos, et prendre connaissance des écrits des autres jeunes auprès desquels nous serons en résidence !
Et laissez-nous vos commentaires !

A bientôt,
Marie Normand

EXTRAITS DES TEXTES ISSUS DES ATELIERS D'ECRITURE

ETRE UNE FILLE/ ETRE UN GARCON (écriture collective)

Etre une fille c'est nager dans ses rêves
Etre un garçon c'est nager dans ses habits
Etre une fille c'est attribuer du sens à chaque chose
Etre un garçon c'est hurler pour se faire respecter
Etre un garçon c'est nager dans un univers brute et viril
Etre une fille c'est gagner le respect
Etre un garçon c'est attribuer du plaisir
Etre un garçon c'est hurler de douleur au moindre petit bobo
Etre une fille c'est hurler sa faiblesse pour cacher sa force
Etre un garçon c'est hurler sa force pour cacher sa faiblesse
Etre une fille c'est gagner de l'altitude
Etre une fille c'est nager dans le sang
Etre un garçon c'est rien gagner
Etre un garçon c'est hurler de joie
Etre une fille c'est hurler de tristesse
Etre une fille c'est gagner du respect
Etre un garçon c'est gagner du temps
Etre une fille c'est nager en natation synchronisée avec le monde qui l'entoure
Être un garçon c'est nager dans les rêves de sa douce

  

AUTOPORTRAITS

MARINE
Elle s'appelle Marine. Elle aura bientôt 17 ans. Elle habite dans les Vosges. Elle est en scientifique mais elle aime l'art sous toutes ses formes. Elle aime aussi le sport et la nature. Elle aimerait devenir pharmacienne et faire par la suite de l'aide humanitaire.

CHLOE
Elle s'appelle Chloé. Elle a 15 ans. Elle adore les loups et l'astronomie. Elle passe beaucoup de temps sur internet.

ELISE
Elle s'appelle Elise. Elle a 15 ans et elle est au Lycée. Elle se plaint tout le temps alors que sa vie est (presque) « parfaite ». Elle est avec son copain depuis un an mais ne le voit qu'une fois par semaine. Elle est souvent déprimée et se réfugie dans les livres et la musique.

ARTHUR
Il s'appelle Arthur. Il a 15 ans. Il vit dans la vallée de G. Arthur est très grand pour son âge. Il étudie au lycée Théodore dans sa ville. Il a un rêve, celui d'aller sur scène et il espère de tout cœur que se rêve se réalisera. Mais pendant qu'il rêve, Arthur fait ses études pour devenir technicien outilleur.

MAELLE
Elle s'appelle Maëlle. Elle a 17 ans. Elle est en terminale STAV dans un lycée agricole. Elle veut participer à l'atelier théâtre pour l'aider pour son oral du bac de Français qui est une pièce de théâtre sur « L'interdit ». Elle n'a pas d'animaux. Elle lit très peu mais de plus en plus. Elle habite en Lorraine. Elle voudrait travailler dans un labo.

LEA
Elle s'appelle Léa. Elle  a 15 ans. Elle est en seconde. Elle adore le domaine de l'art. Elle chante et écrit des musiques. Sa passion c'est la danse, elle en fait depuis qu'elle a 4 ans. Ça lui permet de faire passer une histoire, des émotions. Elle est sensible.

CECILE
Elle s'appelle Cécile. Elle a 15 ans. Elle est en seconde. Elle a les cheveux blonds courts.

LEA
Elle s'appelle Léa. Elle a 16 ans. Elle habite vers Thionville. Elle aime les chats et la gymnastique. Elle était brune et elle a les cheveux mi longs.


JE ME SOUVIENS

Je me souviens de son sourire
Je me souviens encore de toi
Je me souviens quand j'ai été admis au lycée
Je me souviens quand j'ai été à mon premier spectacle
Je me souviens de l'odeur de la friture
Je me souviens de la liberté
Je me souviens du 20 juin
Je me souviens de la naissance de ma sœur
Je me souviens quand je l'ai vu sortir du train
Je me souviens quand nous avons escaladé les bottes de foin
Je me souviens de cette nouvelle venue, de ses cris incessants mais réconfortants, de ses sourires aux anges.
Je me souviens quand Nini nageait si bien
Je me souviens de lui, de son rire, et de ses blagues

Je me souviens quand j'ai été en Bretagne. L'odeur iodée de la mer avec mon père, le château de sable avec mes frères et sœurs, de l'ado pré-pubère détruisant notre empire et de la trace de la main de ma mère sur sa joue. Je me souviens encore longtemps après de la grippe que j'ai chopée et mon sac humant la moule à cause des coquillages ramassés.

Je me souviens quand ma nièce, Nini, a commencé à nager. Au début j'avais peur qu'elle se noie. Mais une fois dans l'eau, elle nageait si bien qu'on aurait dit un petit poisson.

Je me souviens de cette cuite phénoménale, où j'ai demandé à la douche pourquoi elle pleurait, où j'ai sauvé mon poisson rouge de la noyade, où j'ai repeint mes wc en vert et brun. J'avais demandé au miroir d'arrêter de s'habiller comme moi.



Scène 1, écriture collective type cadavre exquis

 DANS SES REVES

DANS UNE SALLE DE CLASSE

LA FILLE JAMAIS  CONTENTE
LE GA RCON JALOUX

LE GARCON JALOUX
Être un garçon c'est attribuer un sens à ses sentiments.
LA FILLE JAMAIS CONTENTE
La jalousie, c'est pour les faibles.
LE GARCON JALOUX
Mais mes sentiments ne s'orientent que vers toi. Pourquoi tu regardes ce garçon moins attentionné que moi ? Il a quoi en plus que je ne peux pas te donner ?
LA FILLE JAMAIS CONTENTE
Tout simplement, il me fait rire LUI.
LE GARCON JALOUX
Et moi alors ? Je fais tout pour toi. Je te fais rire, je te rends heureuse, je t'offre des cadeaux. Je fais absolument tout alors qu'est-ce qui ne va pas ?
LA FILLE JAMAIS CONTENTE
Je veux du BROADWAY. Je veux voler au-dessus de tout. Je m'en fous de ta place de ciné. Je m'en fous de monter dans ta cabane aux arbres.
LE GARCON JALOUX
Mais moi je veux être avec toi. Tu comprends ?
LA FILLE JAMAIS CONTENTE
Impressionne-moi.
LE GARCON JALOUX
Je vais tout faire pour t'avoir.
LA FILLE JAMAIS CONTENTE
Oui oui bien sûr.
LE GARCON JALOUX
Tu paries ?


  

 Scène 2, écriture collective type cadavre exquis
   
COMME UN AMI

DANS UNE FORET

LE GARCON PARFAIT
LA FILLE JALOUSE

LA FILLE JALOUSE
Être une fille c'est hurler ses sentiments.
LE GARCON PARFAIT
Arrête de te prendre pour une autre.
LA FILLE JALOUSE
 Ça te dérange ?
LE GARCON PARFAIT
Oui. Nous sommes perdus dans cette forêt obscure. Tu peux hurler tes sentiments, je te câlinerai plus tard, mais pour le moment il faut sortir d'ici.
LA FILLE JALOUSE
Mais tu t'occupes pas de moi. Tu es censé me protéger.
LE GARCON PARFAIT
Viens dans mes bras dans ce cas, faisons vite il ne va pas tarder à faire nuit.
LA FILLE JALOUSE
« Faire vite, faire vite ». Tu comptes aller voir ma connasse de voisine après ?
LE GARCON PARFAIT
Quoi ? De quoi tu parles ? On est paumés dans la forêt la nuit et toi tu me prends la tête ?
LA FILLE JALOUSE
Quand on sortira d'ici, tu iras voir quelqu'un d'autre !
LE GARCON PARFAIT
Arrête de dire n'imp là !
LA FILLE JALOUSE
Comme toujours !
LE GARCON PARFAIT
Écoute, je suis désolé d'être un peu sec, mais j'aimerais qu'on sorte d'ici vivants, ensemble, et « au diable » la voisine, c'est pas elle que j'essaie de sortir de ce bourbier, et que je sers dans mes bras pour la réconforter !